Définition du cas Dreyfus
Divers / / November 13, 2021
Par Guillem Alsina González, en oct. 2018
« J'accuse! », en référence au titre du célèbre article d'Émile Zola, est l'une des citations les plus répétées au monde lorsqu'on parle, régulièrement, de questions politiques. mais qui et pourquoi l'écrivain français était-il accusé ?
L'affaire dite « Dreyfus » consistait en une procédure judiciaire contre un militaire français (Alfred Dreyfus) faussement accusé de l'espionnage, mais surtout, il a démontré l'antisémitisme et le revanchisme dominants contre l'Allemagne dans la société Français.
Depuis 1892, le service d'espionnage français de contre-espionnage (le Section de Statistique) savait que l'attaché militaire de l'ambassade d'Allemagne à Paris, Maximilian von Schwartzkoppen, menait des actions d'espionnage sur le sol gaulois.
Et il le savait grâce à la femme de ménage de l'ambassade qui était en fait une informatrice de la Section de Statistique qui ramassait les déchets des poubelles de von. Schwartzkoppen et les a emmenés dans les bureaux du service de contre-espionnage français, où les morceaux de papier ont été analysés et méticuleusement assemblés pour finir par former des documents. originaux.
C'est ainsi qu'en 1894, un fonctionnaire alarmé découvre que von Schwartzkoppen a un informateur de à l'intérieur, qui vous a envoyé une liste de documents militaires français sensibles auxquels vous pouvez accéder. Cette liste sera connue sous le nom de bordereau (Mot qui, en français, est utilisé pour décrire une liste exhaustive, comme un manifeste de navire).
Le document est arrivé entre les mains du major Hubert-Joseph Henry qui n'a apparemment pas voulu reconnaître l'écriture - il a été affirmé plus tard, facilement reconnaissable - écrit à la main par un bon ami à lui, qui serait l'agent allemand, « divertissant » le rapport avant de le faire parvenir à son supérieurs.
À partir de là, et à l'instigation d'Henry, les enquêteurs ont recherché par erreur un suspect là où il n'était pas. Et c'est ainsi qu'ils en sont tombés sur celui qui était parfait pour exploiter les préjugés les plus profonds de la société gauloise de l'époque.
Le capitaine Alfred Dreyfus est né en 1859 à Mulhouse, en Alsace, l'une des régions que l'Allemagne avait prises à la France après l'avoir vaincu dans la guerre franco-prussienne (qui donna lieu, précisément, à la naissance de l'Empire allemand), et professa la foi haricot.
Antisémitisme et vengeance face à l'éternel ennemi allemand se conjuguent ainsi dans un personnage qui sert de bouc émissaire. Ainsi, le 15 octobre 1894, Dreyfus est arrêté comme suspect d'espionnage au service de l'Allemagne.
Ce qui a suivi n'était pas un procès, mais un lynchage public qui a ouvert la boîte du tonnerre dans la société française, exposant sa honte.
La enquête elle avait été menée de manière partiale; Pour arriver au conclusion que ça pouvait être Dreyfus, il avait décidé enquêter à un officier d'état-major lié à l'artillerie, uniquement parce que dans le bordereau il y avait des mentions de documents d'artillerie (comme ceux d'autres armes), bien que des termes aient été oubliés qu'un officier d'état-major ne mentionnerait pas dans les termes mentionné.
La preuve la plus solide que l'accusation aurait dû avoir était celle de la comparaison calligraphique, qui Elle n'a pas été faite par des experts, et qu'elle n'était basée que sur une ressemblance très sui-générique des deux écritures.
En fait, le soi-disant expert (qui n'était pas un expert en calligraphie), Alphonse Bertillon, a créé une théorie conforme aux faits et non aux à l'envers (c'est-à-dire que les faits auraient dû mettre la théorie au carré): que Dreyfus aurait imité sa propre écriture « pour tromper ».
Soit dit en passant, certains des chercheurs (et je leur donne ce surnom pour leur rendre service) étaient ouvertement antisémites. Et Dreyfus était le seul officier juif de l'état-major à l'époque...
Bien qu'au début, on ait cherché à garder l'affaire secrète, cela est devenu connu du public à partir de la fuite qui en a été faite par le journal antisémite La libération conditionnelle gratuite.
Le journal était tendancieusement anti-dreyfusien pour être antisémite, et il a continué à établir cette tendance tout au long de l'affaire. Les médias, comme la société, étaient fracturés entre dreyfusiens et anti-dreyfusiens.
L'enquête et le procès lui-même se sont concentrés sur des preuves qui, en réalité, consistaient en rien de plus qu'au plus aujourd'hui nous qualifierions de circonstanciel ou, directement, ils n'auraient jamais dû être admis, dans aucun contexte, comme essais.
Apparemment, et selon des témoins, Alfred Dreyfus avait une bonne connaissance de la langue allemande, ce qui est logique pour quelqu'un né en Alsace, où l'on parle une variété dialectale de l'allemand. allemand, outre le fait que les officiers français étaient récompensés pour leur connaissance de l'allemand (l'Allemagne a été, avec l'Angleterre et l'Espagne, l'un des ennemis historiques de France). Mais la connaissance de la langue était un indice de culpabilité pour l'accusation.
De même, le capitaine Dreyfus était doué d'une mémoire prodigieuse... qui pourraient vous aider à vous souvenir des informations que vous transmettriez plus tard au intelligence Allemand. Face à cet argument étrange, la seule réaction possible est le WTF moderne !
L'absence de preuves matérielles s'expliquait, dans le délire maximum de l'accusation, comme des preuves incriminantes en soi, puisque le capitaine avait tout éliminé...
Ainsi, en suivant ce raisonnement, il faut supposer que quelque chose devrait être trouvé dans un homme innocent... Ou dans ce cas serait-il coupable? Non, évidemment, ce raisonnement n'a ni queue ni tête.
Pendant ce temps, dans la presse écrite, il y avait un bagarre entre anti-Dreyfus et médias favorables, avec des éditoriaux et des articles enflammés. Ce que nous appellerions aujourd'hui fausses nouvellesLes articles calomnieux contenant des mensonges sur la vie de Dreyfus étaient monnaie courante dans les médias anti-dreyfusiens de l'époque.
Le processus a souffert d'abus contre Dreyfus et sa défense qui, même alors, étaient hors la loi et intolérables.
Ceci est illustré par la remise de documents aux juges qui n'ont pas pu être examinés par la défense, contrevenant à tout esprit de égalité avant le droit et l'impartialité de celle-ci. Ceux qui avaient orchestré cette chasse aux sorcières réclamaient la tête de Dreyfus quoi qu'il arrive.
Alfred Dreyfus s'est défendu avec véhémence, démontant point par point et avec des arguments logiques, les accusations. Mais avec tout contre cela, la mission de ne pas prouver leur innocence, mais d'y croire, était impossible.
Le 22 décembre 1894, Alfred Dreyfus est reconnu coupable de haute trahison et condamné à être rétrogradé (de son grade militaire), expulsé de l'armée, et à la réclusion à perpétuité dans une prison hors de France continental.
Dreyfus a été publiquement rétrogradé à davantage de dérision, et emmené d'abord dans une prison en Guyane, puis à l'île du Diable. Rien que par le nom, on peut déjà imaginer qu'il ne s'agissait pas exactement d'un lieu de villégiature pour se détendre, mais d'une dure prison privée des éléments les plus élémentaires pour un minimum de bien-être.
Et aux conditions, déjà dures, il faut ajouter un comportement brutal de leurs geôliers.
Mais bien que ce « match » ait été perdu, le match nul ne l'était pas, il restait le « match retour ».
Mathieu Dreyfus, le frère aîné d'Alfred, est celui qui a commencé à enquêter seul malgré les menaces reçu des secteurs militaires, atteignant le document secret que l'accusation avait montré au juges.
Peu à peu, le complot qui planait sur Dreyfus était bombardé devant le public à travers les journaux, et inversement L'accusation définitive fut le changement du chef de la Section de Statistique, le Colonel Sandher, par le Lieutenant Colonel Georges Picquart.
Ce dernier, qui avait suivi l'affaire avec intérêt, découvrit un document adressé au véritable espion qui s'était infiltré dans l'armée française, laissant l'affaire contre Dreyfus complètement hors de propos.
Et qui était l'ami du major Hubert-Joseph Henry qu'il protégeait et que Picquart découvrit ?
Ferdinand Walsin Esterhazy, militaire français enraciné dans l'aristocratie hongroise, venu travailler, paradoxalement, pour Le renseignement gaulois dans sa section de contre-espionnage était l'espion, agissant motivé par l'argent en raison de ses nombreux et volumineux dettes.
La calligraphie de la liste Bordereau correspondait parfaitement à l'écriture d'Esterhazy.
Avant les demandes de réexamen du dossier, l'état-major français a refusé de ne pas admettre l'erreur, préférant prendre engager une procédure séparée contre Esterhazy et maintenir la condamnation à Dreyfus, en vertu du principe « affaire jugée, affaire fermé". Picquart est même « banni », lui attribuant des destinations en colonies pour qu'il « cesse de s'embêter ».
Henry a également participé à la dissimulation de l'erreur en fabriquant une fausse preuve contre Dreyfus, consistant en une prétendue lettre (jamais vraiment existant) envoyé par l'attaché militaire de l'ambassade d'Italie à son homonyme de l'Allemand, inculpant Dreyfus.
Le haut commandement et tous ceux directement impliqués dans la condamnation de Dreyfus craignaient d'être découverts et faisaient le nécessaire pour cacher le complot et impliquer davantage Dreyfus. Disposer d'une archive secrète leur a permis de fabriquer des tests selon leurs besoins.
Mais l'avalanche est sur eux: en 1897, le dreyfusard ils apprirent l'identification de l'écriture d'Esterhazy avec celle de la liste détenue par l'attaché militaire allemand.
Mathieu Dreyfus a porté plainte contre Esterhazy auprès de l'état-major français, rendant le scandale public et ne laissant d'autre choix que d'ouvrir une enquête.
Des journalistes et écrivains influents, comme Anatole France, Paul Bourget et, surtout, Émile Zola, embrasseront publiquement la cause dreyfusienne, et convaincront des politiques comme Léon Blum.
Mais même ainsi, le staff refusait toujours de rouvrir le dossier et semblait même vouloir sauver Esterhazy en sacrifiant Picquart.
Cela a été confirmé par le procès d'Esterhazy, qui n'a épargné aucun légalité dans les formes, et dans lesquelles l'accusé a fini par être disculpé, tandis que Picquart a été accusé et purgé sans être coupable d'autre chose que de faire connaître la vérité.
C'est dans ce climat que, dès janvier 1898, Émile Zola signe son célèbre J'accuse, un article dans lequel il explicite et dénonce, avec noms et prénoms, le complot contre Dreyfus.
Et devinez ce que les personnes impliquées ont fait? En effet, dénoncer Zola pour diffamation, qui n'a réussi qu'à mettre l'affaire Dreyfus dans l'œil de l'opinion publique et au centre du débat. Zola s'est défendu avec une rhétorique brillante en contre-attaquant et en expliquant les détails de l'affaire Dreyfus.
Parce que? Simple: le procès d'Alfred Dreyfus s'était tenu à huis clos, donc l'opinion publique n'en connaissait pas les détails.
Grâce au procès de Zola, le public a appris toute la conspiration, par les détails du procès de l'écrivain qui sont devenus connus de la presse.
Finalement, Zola est condamné à un an de prison et au paiement d'une lourde amende, et finit par s'exiler en Angleterre pour une courte période, car en France son sécurité le personnel était en danger.
Des élections ont également eu lieu en 1898, et ce sera le nouveau ministre de la guerre, Godefroy Cavaignac, qui découvrira l'assemblée du à charge contre Dreyfus, paradoxalement alors qu'il tentait de prouver définitivement sa culpabilité, puisqu'il s'agissait antidreyfusien.
Dans l'interrogatoire auquel il a soumis le major Hubert-Joseph Henry, il a fini par avouer toute l'assemblée. Il serait immédiatement emmené en prison, où il se suiciderait le lendemain. Et Cavaignac démissionne.
Il n'y avait pas d'autre choix que de revoir l'essai. Et, pendant ce temps, Alfred Dreyfus ignorait toute cette réalité et le combat que la moitié du pays menait contre l'autre médium pour faire reconnaître son innocence.
Le 3 juin 1899, la cour de cassation annule la sentence de 1894 et entraîne l'ouverture d'une nouvelle cour martiale. Dreyfus a été transféré de l'Île du Diable à la prison militaire de Rennes en France métropolitaine.
Cependant, lors du nouveau procès, il serait également reconnu coupable, bien qu'il ait été condamné à "seulement" dix ans grâce à des circonstances atténuantes. Sa défense se poursuivra sans renoncer à un acquittement total. Le processus a de nouveau été falsifié, annulant les aveux d'Henry et d'Esterhazy, quelque chose d'inouï.
A la fin de la même année 1899, Dreyfus se voit offrir une grâce présidentielle, que bien qu'il ait hésité à accepter, il finira par la faire afin de réunir son peuple.
Bien que cela ait déçu ses partisans, il faut comprendre ce que le pauvre homme a subi entre l'acte d'accusation, les deux procès et la prison. Au moins maintenant, il pouvait vivre en liberté.
Pourtant, Alfred Dreyfus était un homme d'honneur et, voyant cette souillure, en 1903, il demanda une révision de son cas.
Le cas sera à nouveau étudié entre 1904 et 1906 de manière méticuleuse et, enfin, en 1906 Dreyfus sera réhabilité (ainsi que Picquard) et réadmis dans l'armée. La même année, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.
Et comment Esterhazy s'est-elle retrouvée? Eh bien, exilé en Angleterre, il y termina ses jours, sans douleur ni gloire mais échappant à la justice française en toute liberté.
On pourrait penser qu'après le traitement reçu par « la patrie », Dreyfus n'aurait pas voulu en savoir plus sur la France. Eh bien, en bon patriote, et sans ressentiment envers le pays lui-même (bien que nous puissions supposer ce qu'il devrait penser de qui l'accusait injustement), Dreyfus n'hésita pas à s'enrôler en 1914 pour participer à la nouvelle guerre contre Allemagne.
le Affaire Dreyfus Non seulement il a mis au jour l'antisémitisme et le nationalisme violent au sein de la société française, mais il a également souligné que la société à l'extrême d'un climat la guerre civile d'avant-guerre, au cours de laquelle il y a même eu des altercations antisémites.
Rarement un procès a attiré autant d'attention et de tension. Mais c'est que peu de fois la justice avait été pliée à un tel extrême.
Et la France est toujours marquée par l'affaire; Je ne me souviens pas exactement quand c'était, mais je me souviens avoir vu une accusation à l'Assemblée nationale française quand j'étais jeune. Ce devrait être dans les années 80, presque un siècle après que tout s'est passé...
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Les enjeux de l'affaire Dreyfus