Définition de l'inclusion sociale

lilen gomez | Avr. 2022
Professeur de Philosophie

L'inclusion comme réponse à l'exclusion sociale

Pour comprendre le concept d'inclusion sociale, il faut le situer comme une manière de répondre à une situation d'exclusion. Lorsqu'il est fait référence à des contextes d'exclusion sociale, il ne s'agit pas seulement de rendre compte de scénarios de inégalité mais aussi d'une rupture profonde du lien social qui se traduit par l'impossibilité accès systématique —et de plus en plus aigu— au marché du travail et aux droits civiques (logement, Santé, éducation, culture, en plus du travail). En d'autres termes, il s'agit d'un type de relation sociale de nature structurelle — non circonstancielle —, qui devient la stigmatisation d'un certain groupe dont la vie est précaire dans de multiples dimensions.

L'exclusion sociale est une notion qui a été inventée après la Seconde Guerre mondiale, mais qui a pris une plus grande pertinence à partir des années 1970, avec la montée des modèles d'État néolibéraux à travers planète.

L'inclusion comme intégration

La notion d'intégration a été pensée dès le sociologie comme indicateur, selon diverses variables, des niveaux d'inclusion et d'exclusion sociale. L'intégration est mesurée à partir de la relation entre les groupes sociaux et les institutions. Ainsi, l'intégration culturelle est donnée par la coïncidence entre les normes institutionnalisées de la société et les comportements adoptés par les membres d'un certain groupe; l'intégration normative se produit lorsque les personnes jouent des rôles conformément auxdites normes institutionnelles; l'intégration communicative est déterminée par un bon sens partagé au sein de groupe social; et l'intégration fonctionnelle se produit lorsqu'il y a une certaine harmonie dans la division du travail.

Le problème avec cette notion est que l'exclusion, de cette approche, tend à identifier avec la déviation des normes institutionnalisées, de sorte qu'il obscurcit le possibilité de conflit comme moteur des transformations sociales. En ce sens, elle ne permet pas de modifier les rapports sociaux qui les excluent, mais pointe au contraire vers la subordination des groupes qualifiés de « déviants » aux règle établi, comme une forme d'inclusion.

L'inclusion comme possibilité d'épanouissement personnel

Une autre forme de réponse à l'exclusion qui a été proposée est de garantir l'inclusion en termes de un bien-être qui permet aux individus leur épanouissement personnel au sein des systèmes sociaux auxquels ils appartiennent. ils appartiennent. Le concept d'exclusion qui est à la base de cette conception suppose que l'exclusion réside dans un obstacle pour les individus à réaliser leurs aspirations. Le problème avec cette alternative est qu'elle part de la prémisse éthique selon laquelle les individus qui n'occupent pas une certaine position devraient le faire; de sorte que la responsabilité incombe à ceux-ci plutôt qu'à la condition sociale ou structurelle qui configure l'accès à ladite position.

Des politiques d'inclusion non orientées vers l'adaptation

Dans la mesure où les politiques d'inclusion n'impliquent pas une transformation structurelle, il leur est difficile d'arriver à modifier un scénario d'exclusion sociale. De ce point de vue, la pieu La prise en compte des groupes sociaux exclus dans la conception des politiques d'inclusion est déterminante pour que celles-ci ne se limitent pas à un simple mandat d'adaptation à des structures données. Pour que l'inclusion sociale se réalise efficacement, elle doit être mise en pratique dans le respect de la la diversité d'intérêts personnels; à son tour, en tenant compte du fait que ces intérêts sont aussi des objectifs socialement élaborés.

La condition de possibilité d'épanouissement personnel, pensée dans cette perspective, est la garantie des droits fondamentaux de la personne humaine. Dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue que les processus d'inclusion sociale ne se déroulent pas de manière linéaire, mais impliquent plutôt de multiples bords, ainsi que des dynamiques complexes qui peuvent entrer en contradiction (par exemple, quand un meilleur accès à l'éducation implique, en contrepartie, un moindre accès à travail).

Références bibliographiques

Chuaqui, J., Mally, D. et Parraguez, R. (2016). Le concept d'inclusion sociale. Journal des sciences sociales, (69).

Hopenhayn, M. (2008). Inclusion et exclusion sociale chez les jeunes latino-américains. Pensée ibéro-américaine, (3), 49-71.