Concept en définition ABC
Divers / / July 04, 2021
Par Javier Navarro, en avr. 2018
Le terme que nous analysons vient du grec et est formé de deux mots: aporo, qui signifie pauvre, et phobos, qui signifie rejet ou haine. C'est un mot relativement nouveau, car il est devenu populaire à partir d'un livre publié en 2014: "Aporophobie, le rejet des pauvres" de la philosophe espagnole Adela Cortina.
Aporophobie et xénophobie
Les deux phénomènes présentent quelques similitudes, puisqu'il s'agit de deux attitudes liées à la intolérance et le mépris. Cependant, chacun d'eux fait émerger des idées et sentiments différent. La xénophobie implique la haine des étrangers simplement en raison de leur origine, tandis que l'aporophobie est une attitude de rejet des pauvres, qu'ils soient d'autres nationalités ou non.
Il est à noter que la xénophobie n'est normalement pas projetée vers les étrangers fortunés, puisque la plus courante est qu'elle se réfère à des étrangers avec peu de ressources économiques.
Heureusement, ces types de réactions hostiles sont contrebalancés par des attitudes généreuses et solidaires envers les plus défavorisés.
Des réactions qui s'activent face à la pauvreté
Le phénomène de la pauvreté a plusieurs visages. L'un d'eux est celui qui se déroule dans les pays avancés, où le niveau moyen de richesse est élevé mais où il y a un pourcentage de personnes qui vivent dans des conditions très précaires et dans la marginalité. Quelles que soient les raisons qui conduisent à la pauvreté dans les pays du premier monde, il existe réalité: une partie de la société réagit avec peur et mépris envers les plus défavorisé.
La peur est vécue parce que l'extrême pauvreté de quelqu'un nous rappelle que n'importe lequel d'entre nous pourrait se retrouver dans la même situation. Parfois, les pauvres sont méprisés parce qu'ils sont tenus pour responsables de leur situation.
La montée des populismes et le mépris de ceux qui ont le moins sont deux phénomènes directement liés
Ces dernières années, des mouvements politiques populistes sont apparus dans différents pays, comme la France ou les États-Unis. Ils ont tous un point commun: l'aporophobie.
En France, l'extrême droite fonde son discours sur le rejet des immigrés, pour la plupart d'origine très modeste et qui viennent en France à la recherche d'un avenir meilleur. Curieusement, les électeurs du Front national sont les Français des classes populaires qui voient dans les immigrés pauvres un menace inquiétant (les partisans et les électeurs du Front national affirment que les aides d'État se retrouvent entre les mains d'étrangers avec peu de Ressources).
Aux États-Unis, le président Donald Trump a pris des mesures drastiques pour contrôler l'émigration des Latinos qui quittent leurs territoires à la recherche de meilleures opportunités. L'aversion de certains secteurs de la Ville par les Latinos ce n'est pas dû à leur origine ethnique, mais à leur situation de pauvreté.
Photo: Fotolia - cavalier
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